La réaction de la presse russe aux négociations sur l'Ukraine
- Philippe Buffon
- 25 mars
- 2 min de lecture
La réaction de la presse russe aux négociations sur l'Ukraine qui ont eu lieu hier, le 24 mars 2025, à Riyad en Arabie saoudite, reflète un mélange de prudence, d'optimisme mesuré et de scepticisme, selon les informations disponibles au 25 mars 2025. Voici un aperçu basé sur les tendances générales des médias russes et les déclarations officielles rapportées :
Ton prudent mais constructifLes grands médias russes, comme Rossiyskaya Gazeta ou Izvestia, ont probablement mis en avant les déclarations des officiels russes, notamment celles de Grigori Karassine, membre de la délégation, qui a qualifié les pourparlers avec les États-Unis de "dialogue utile" devant se poursuivre, selon des agences comme Tass et Ria Novosti. Cette formulation suggère une volonté de souligner une ouverture diplomatique sans promettre de résultats immédiats. La presse a pu insister sur le fait que ces discussions, qui ont duré plus de douze heures, marquent une étape sérieuse, mais sans céder à un enthousiasme excessif.
Mise en avant des exigences russesDes publications alignées sur le Kremlin, telles que Kommersant ou RT, ont likely (vraisemblablement) rappelé les conditions russes pour toute trêve, notamment la démilitarisation de l'Ukraine, le retrait des forces ukrainiennes de Koursk, et la reconnaissance des territoires annexés. La presse a pu présenter ces négociations comme une opportunité pour la Russie de réaffirmer ses priorités stratégiques, tout en soulignant que Moscou ne se précipitera pas pour accepter une trêve partielle (comme les 30 jours proposés par les États-Unis et l'Ukraine) sans garanties solides.
Scepticisme face aux intentions américainesCertains éditoriaux ou analyses dans des médias plus nationalistes, comme Vzglyad, ont peut-être exprimé des doutes sur les intentions de Washington, relayant l’idée que les États-Unis cherchent à geler le conflit pour mieux réarmer l’Ukraine à long terme. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, avait prévenu qu’aucun document formel n’était attendu hier, une position que la presse a pu amplifier pour tempérer les attentes et maintenir une posture de fermeté.
Accent sur la poursuite des combatsParallèlement, des titres comme Izvestia (qui a rapporté la mort d’un de ses correspondants à Kharkiv le 24 mars) ou Krasnaya Zvezda (proche de l’armée) ont sans doute continué à couvrir les succès militaires russes, notamment dans le Donbass et à Soumy, où une frappe a fait 88 blessés le même jour. Cela renforce le narratif selon lequel la Russie négocie en position de force et ne relâche pas la pression sur le terrain.
En résumé, la presse russe a probablement salué les négociations du 24 mars comme un "début de chemin" (une expression reprise par Courrier international le 24 mars) vers une possible désescalade, tout en restant prudente sur les résultats concrets et en insistant sur la détermination de Moscou à ne pas compromettre ses objectifs. La déclaration conjointe russo-américaine, attendue aujourd’hui 25 mars, devrait être scrutée pour confirmer ou infirmer cet optimisme relatif.
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